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Saturday, August 29, 2020

Mystère des chevaux massacrés : une éleveuse raconte son désarroi - LaDepeche.fr

kalihderes.blogspot.com

l'essentiel Les attaques d'équidés se multiplient en France ces derniers mois. Melissa Veron, encore sous le choc après la disparition de sa jument Helsa le 14 mai dernier dans le Somme, revient pour La Dépêche du midi sur ce drame dont elle n'a toujours pas fait le deuil. 

Le 14 mai dernier, Melissa Veron découvre sa jument Helsa inerte dans un pré de la Somme. L'animal, mort, a l'oreille droite découpée. Depuis, la jeune femme se bat pour rendre justice à sa jument, sa "moitié équine" comme elle la décrit. "Les premières semaines, je pleurais toutes les nuits. Je restais éveillée à chercher des explications sur internet, des rites sataniques ou une secte qui pourrait correspondre", nous confie, émue, l'éleveuse.

Ces derniers mois, les attaques d'équidés se sont multipliées un peu partout en France. On en dénombrerait une vingtaine en 2020 uniquement. Élément récurrent dans chacune de ces affaires : l'oreille droite des animaux est systématiquement coupée, et emportée.

L'une des plus récentes, qui a eu lieu dans l'Yonne fait les gros titres. Dans la nuit du 24 au 25 août. Nicolas Demajean, président du refuge "Le ranch de l'espoir" a été agressé à l'arme blanche par deux individus qui venaient de mutiler trois de ses équidés. Le portrait-robot de l'un des agresseurs a pu être dressé et diffusé. "Justice sera faite" a déclaré le ministre de l'agriculture Julien Denormandie qui s'est déplacé sur les lieux vendredi 28 août. 

"Ces gens-là côtoient les chevaux"

Cet espoir de retrouver le ou les coupables de ces atrocités, Melissa Veron tente de s'y accrocher. "Au début j'étais triste. Maintenant je suis pleine de haine. Là, le scandale commence à prendre de l'ampleur, donc ça peut avancer. Même si pour moi, il n'y a toujours rien de concret" déplore-t-elle. Le mystère entourant la mort de sa jument demeure toujours. Le jour du drame, le vétérinaire n'a pu se déplacer qu'en fin de journée. "Le sang avait déjà coagulé donc rien n'a pu être prélevé. Personne n'a jamais fait d'autopsie. On m'a dit que ce n'était pas nécessaire", regrette Melissa. Elle dit ne pas être informée de l'avancement de l'enquête par la gendarmerie.

Néanmoins, elle a ses propres hypothèses. Elle est persuadée que les auteurs de ces actes viennent du monde équin, ou du moins qu'ils s'y connaissent en chevaux. "Ces gens-là côtoient les chevaux. Helsa avait une hémorragie à la lèvre supérieure, qui indique qu'un tord-nez a probablement été utilisé, pour l'immobiliser. On n'approche pas un cheval comme ça. J'ai vu que dans certains cas, les animaux avaient été sédatés, donc les auteurs ont accès à du matériel vétérinaire et des médicaments" décrit Melissa. Une hypothèse à laquelle beaucoup adhèrent. "Les chevaux n’ont pas un grand niveau de familiarité donc a priori ils ne vont pas laisser un humain qu’ils ne connaissent pas les approcher", indique Thierry Bedossa, vétérinaire et président d’Agir pour la vie animale (AVA) interrogé par BFMTV.

Dans la majorité des cas, les mutilations sont décrites comme "chirurgicales". Parfois, des organes comme l'appareil génital des animaux, ont été retirés. En plus de chevaux, d'autres animaux vivent autour de la propriété de Melissa Veron : canards, oies, chiens... Pourtant, personne n'a rien entendu le soir de l'agression. "On a retrouvé aucune trace sur place. Les agresseurs connaissaient les lieux", ajoute la jeune femme.

Un rite satanique à l'œuvre?

La piste de rites sataniques a été évoquée par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) qui centralise les nombreuses enquêtes ouvertes. Dans une affaire similaire en décembre 2019, un morceau de bois, pouvant s'apparenter à une "poupée vaudou" aurait été retrouvé près de la scène du drame. Le 25 août en Saône-et-Loire, 8 litres de sangs auraient été prélevés sur une ponette, retrouvée morte et mutilée dans un pré.

"J'ai lu que tuer un cheval, ça pouvait s'apparenter à la fertilité. Les appareils génitaux sont souvent retirés, et j'ai remarqué que dans beaucoup de cas, ce sont des femelles qui sont attaquées" conjecture Melissa Veron. En Allemagne, une affaire similaire fait écho cet été. Selon Le Point, l'auteur s'attaque pour l'instant exclusivement à des juments. Entre 1993 et 2003, des actes similaires ont secoué le pays, et l'auteur des faits n'a jamais été identifié. En France, aucune piste n'est cependant privilégiée pour l'instant. Défi sur internet, culte sectaire, rite satanique : le mystère reste entier.

"J'aurais tenu ma promesse à ma jument"

Sans réponses à ses questions, Mélissa Veron n'arrive pas à avancer. "Ça n'arrive pas qu'aux autres. Je suis tellement écœurée que je n'ai plus les mots. Je veux juste que les auteurs de ce crime soient attrapés, que je fasse enfin mon deuil. Là, j'aurais tenu ma promesse à ma jument" s'émeut-elle.

Elle tient cependant à adresser un message de soutien aux autres propriétaires d'équidés qui traversent la même épreuve. "Il ne faut pas lâcher l'affaire. J'y ai songé, ça fait maintenant 3 mois que j'attends des réponses. Mais la mobilisation actuelle me redonne espoir. Protégez vos chevaux, mettez-les dans un box s'il le faut, installez des caméras de surveillance" conseille-t-elle.




August 29, 2020 at 03:46PM
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