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Friday, August 28, 2020

Chevaux mutilés : les gendarmes identifient des éléments de rites sataniques - Le Point

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Qui veut la peau des chevaux ? Si les enquêtes ne convergent pas vers un seul individu mis en cause, le modus operandi des atteintes mortelles contre les équidés est similaire sur l'ensemble du territoire. Selon les constatations des enquêteurs de la gendarmerie, les animaux sont tués dans des prés, sans distinction de race, de sexe, d'âge, de robe, de lieu ou d'usage. Les victimes peuvent aussi bien être un poney d'une valeur de 300 € qu'un pur-sang à 100 000 € ou un trotteur en activité. Le 15 février, à Girouard, en Vendée, Démon du Médoc, un trotteur de 7 ans sur le point de devenir une star des hippodromes, a été retrouvé mort dans son enclos, l'oreille droite sectionnée. L'autopsie a fait état d'un arrêt cardiorespiratoire et d'une absence de poison dans le sang.

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Les causes de la mort ne sont pas toujours connues : certains chevaux ont succombé à un arrêt cardiorespiratoire, vraisemblablement dû à la peur ou à l'épuisement, d'autres sont étranglés, égorgés, ou tués par arme blanche ou arme à feu. Les vétérinaires ont pu constater des traces d'empoisonnement dans certains cas, notamment au cours des décès survenus dans le Jura, les Deux-Sèvres et les Yvelines, les 23 et 24 août. Le seul point commun à ces affaires est la mutilation et la mort brutale des équidés. 


« Rite satanique »

Le 1er avril, dans la vallée de Chevreuse, une pouliche de 4 ans, de grande valeur, selon sa propriétaire, a été retrouvée morte, une oreille parfaitement découpée et prélevée. Le 23 avril, dans l'Aisne, une pouliche de 2 ans estimée à plus de 100 000 € a été massacrée dans une pâture du haras où elle était en pension. Son oreille droite a été coupée. Les 14 et 17 mai, dans la Somme, Helsa des Trois Vallées, une jument de 2 ans et demi, et Pascha, une ponette, ont été retrouvées mortes par leur propriétaire, dans la pâture qu'elles partageaient. Les deux bêtes ont été tuées selon le même rituel. Elles présentaient une plaie saignante au niveau de la tête et leur oreille droite manquait. Le 6 juin, en Seine-Maritime, Lady de Boissière, une jument de 16 ans, a été découverte en train d'agoniser, la tête déchiquetée et l'oreille droite sectionnée.

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Les attaques ne sont pas récentes. Les gendarmes se souviennent qu'en 2014 le cadavre d'une jument de 20 ans avait été retrouvé dans un pré. L'animal avait été étranglé probablement au moyen d'une corde avant de subir de nombreux actes de cruauté. Il présentait plusieurs entailles le long des pattes. Ses agresseurs lui avaient retiré le globe oculaire droit et lui avaient sectionné une oreille, deux mamelles, ainsi que la crinière par endroits. À l'époque, les gendarmes n'excluaient pas un rite satanique, les faits ayant été commis quelques jours avant la Saint-Winebald, une fête célébrée le 7 janvier au cours de laquelle l'usage satanique veut qu'on sacrifie un être humain 
ou un cheval.

« Poupée vaudoue » sur les lieux d'une attaque

En 2020, les premiers faits de même nature ont été enregistrés le 16 janvier dans les Côtes-d'Armor où les gendarmes ont été saisis d'une plainte pour des mutilations causées sur un poney à La Méaugon.
 La cuisse gauche de l'animal était déchirée par une plaie de 15 centimètres, commise, selon les déclarations de la plaignante, avec un objet tranchant, le 23 décembre 2019. Lors de son audition, la plaignante a également fait part d'autres faits de vandalisme sur ses installations et évoqué la présence d'un morceau de bois sculpté pouvant ressembler à « une poupée vaudoue ».

Depuis, 33 nouveaux faits ont été enregistrés dans une vingtaine de départements, notamment en Mayenne, en Moselle, en Saône-et-Loire, en Vendée, dans les Ardennes, les Côtes-d'Armor, les Deux-Sèvres, les Hautes-Alpes, les Yvelines, l'Aisne, l'Essonne, le Jura, la Loire, le Nord, l'Oise, le Puy-de-Dôme, la Sarthe, la Seine-Maritime et la Somme. « Compte tenu de l'attrait médiatique, certains faits ont pu être commis par mimétisme, de manière isolée. Le 22 août, à Moncé-en-Belin, Sarthe, un veau est ciblé pour la première fois », précise une synthèse du renseignement territorial qui s'intéresse également au phénomène de la maltraitance animale.

Deux suspects dans l'Yonne

Les cas avérés présentant la particularité d'une oreille découpée et emportée se limitent à une vingtaine depuis le début de l'année. Toutefois, pour la seule journée du 24 août, cinq faits ont été signalés et le propriétaire de deux poneys mutilés à Charny-Orée-de-Puisaye (Yonne) a été blessé par deux individus surpris sur sa propriété. Se rendant dans son champ après avoir entendu les cris de ses bêtes affolées, l'agriculteur a découvert les animaux mutilés et les auteurs des exactions. Ces derniers ont alors pointé sur lui une arme blanche à lame incurvée et l'ont attaqué avant de quitter les lieux à bord de leur véhicule. Contactés par le propriétaire, les gendarmes qui se sont rendus sur place ont constaté que les poneys présentaient plusieurs marques de lacérations, mais qu'ils étaient sains et saufs. Il s'en est fallu de peu pour que l'énigme des mutilations soit (provisoirement ?) élucidée.

Huit litres de sang prélevés sur le cadavre d'un poney

Le 25 août, à Saint-Vallier en Saône-et-Loire, le cadavre d'une ponette de 16 mois a été découvert dans un pré. Divers organes lui avaient été ôtés, et, comme ailleurs, elle avait subi une ablation de l'oreille droite et d'une partie de la peau du museau. Selon les constatations du vétérinaire, le tueur a eu recours à une lame acérée, et lui a également prélevé 8 litres de sang. Les faits auraient été commis en plein jour, dans une zone située à la périphérie d'une agglomération urbaine fréquentée et à proximité d'habitations.

La veille, à Mauléon, dans les Deux-Sèvres, un cadavre de cheval présentait une oreille coupée. À Chevreuse, dans les Yvelines, un équidé mutilé était découvert vivant dans un champ. L'animal présentait une entaille, profonde et rectiligne, de 8 centimètres au niveau de son encolure. Le vétérinaire a décrit une blessure intentionnelle d'origine humaine. Lors de l'enquête, la propriétaire du haras s'est souvenue qu'en juillet 2019, un autre de ses chevaux avait été amputé d'une oreille. Elle ne l'avait pas signalé.

« Ce contexte tendu pourrait conduire certains propriétaires, particulièrement affectés par ces tueries, à intervenir directement voire à se faire justice. Certains envisagent déjà de constituer des équipes de surveillance », concluent les gendarmes qui centralisent les enquêtes.




August 28, 2020 at 06:10PM
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