Publié le 17 juil. 2020 à 11h10Mis à jour le 17 juil. 2020 à 11h46
Dans le monde des enchères, les entreprises dédiées aux « ventes de chevaux » sont rares et ne pèsent qu'un petit pourcent des maisons de ventes, lesquelles privilégient généralement l'art et les objets de collection, ou même les voitures anciennes. Le métier en France se résume presque à un opérateur majeur, dénommé Arqana . C'est chez lui que se pressent les éleveurs soucieux de trouver preneur pour leurs « yearlings » (poulains d'environ 18 mois) les plus prometteurs, les acheteurs rêvant du prix de l'Arc de Triomphe .
1. Comment fonctionne ce marché ?
L'offre y est « contrainte » puisqu'elle dépend de la production des élevages : 4.500 à 5.400 équidés par an passent aux enchères en France, et plus de 95 % sont des chevaux de course. Le marché s'adresse donc à un cercle restreint de clients. Sa force tient à la qualité de la chaîne des métiers du cheval et aux performances du système de redistribution des gains de course. Plus les éleveurs obtiennent pour leurs chevaux de bons prix aux enchères, liés aux performances attendues dans les hippodromes, plus ils peuvent réinvestir dans des croisements génétiques de haut niveau pour attirer de nouveaux acheteurs.
2. Le marché français est-il en croissance ?
Selon le Conseil des Ventes Volontaires (CVV), le montant adjugé a progressé de 5 % en 2019 pour atteindre 186 millions d'euros (sa meilleure performance) dont 178 millions pour les chevaux de course et 7 millions pour les chevaux de sport. En 2018, il avait déjà cru de 3,5 % et en 2017 de 8,3 %. Le marché est tiré par Arqana qui a adjugé pour 165 millions, loin devant Osarus à 11 millions. Le nombre de chevaux de course vendu l'an dernier a été assez stable (-2 %) avec 67 % d'équidés destinés au galop et 33 % au trot. Dans le galop, le prix moyen continue à progresser tout comme le nombre d'animaux vendus, à l'inverse du trot qui peine à s'internationaliser.
3. Qui achète ?
La clientèle est internationale à 46 % d'après le CVV, avec une progression des acheteurs du Royaume-Uni, d'Irlande, des Etats-Unis. La majorité des chevaux adjugés reste exploitée en France (60 % pour les yearlings passés sous le marteau d'Arqana), pays reconnu pour ses éleveurs, entraîneurs, et organisateurs de courses.
4. Quels sont les prix records ?
A Deauville, le record obtenu par Arqana pour un yearling a été établi en 2015 avec une pouliche de l'étalon vedette Dubawi, provenant du haras normand des Monceaux, acquise 2,6 millions d'euros par Godolphin, l'écurie du cheikh Mohammed Al Maktoum de Dubaï. L'an dernier Tattersalls, le leader européen, a adjugé 3,7 millions d'euros une fille de Dubawi, également achetée par Godolphin. Aux Etats-Unis, où la demande a été particulièrement dynamique en 2019, le « top price » a atteint 8,2 millions de dollars pour un yearling issu du champion American Pharoah.
5. Que pèse le français Arqana sur la scène internationale ?
Le marché européen qui s'est élevé à 794 millions d'euros en 2019, compte seulement 10 opérateurs : il est dominé par Tatterstalls (Royaume-Uni) avec 44 %, devant Arqana (21 %) et Goffs (Irlande) 14 %. Au niveau mondial, le marché américain représente 38 %, et l'agence Keeneland pèse à elle seule 22 % du gâteau total. Arqana, avec 6,6 % de part de marché, en légère progression, est à la 7 ème place. La concurrence internationale s'accroît du fait du développement de nouveaux marchés des courses (Moyen-Orient, Japon, Chine).
July 17, 2020 at 04:10PM
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Les ventes de chevaux aux enchères en cinq questions - Les Échos
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