Des actes de cruauté sur animaux se multiplient dans plusieurs départements depuis plus d’un an. Des chevaux, juments, poneys et des veaux sont retrouvés mutilés ou morts. Le portrait-robot d’un suspect est diffusé par la gendarmerie.
Une oreille coupée, un nez tranché, un organe sexuel sectionné : les mutilations d’animaux se multiplient en France depuis un an et demi. Pas une semaine, en ce moment, sans que la mutilation, l’agonie ou la mort d’un cheval, une jument, un âne, un poney ou un veau ne soit rapportée.
Qui sont le ou les auteurs de ces actes de cruauté ? A-t-on affaire à un trafic d’organes d’animaux, un défi macabre lancé sur internet, un cercle sataniste ? Le mystère reste entier malgré les enquêtes de plusieurs brigades de gendarmerie. Seul point commun : l’oreille droite des animaux est systématiquement coupée. Une quinzaine de départements sont concernés, de l’Aisne au Lot et de la Moselle à la Vendée.
Ce sont les propriétaires qui découvrent généralement leur animal violemment mutilé après avoir subi des tortures la nuit et parfois même en pleine journée. Dernières attaques en date cette semaine : une ponette mutilée dans une ferme de Pau, un poney blessé aux écuries de Linagua au Pays basque et dans le Vaucluse, un autre poney mutilé et une jument éventrée à Puyvert…
Les signalements sont en augmentation depuis le début de l’été. Près d’une trentaine de cas sont officiellement recensés par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclasep). C’est peut-être beaucoup plus.
Un portrait-robot a été diffusé
Un seul cas est connu à ce jour en Occitanie. Il remonte à 2017 dans le village de Cieurac près de la Lalbenque (Lot). Michel et Nilta Biais avaient découvert le cheval avec un large trou sanguinolent au niveau du crâne. Hélios de Migou, le cheval, était mort à 22 ans.
Près de Dieppe en Normandie, Pauline Sarrazin a tenu dans ses bras la tête de Lady, sa jument, jusqu’à son décès en juin dernier. Le cheval a été attaqué dans la journée, dans un laps de temps de trois heures pendant lequel la jeune femme de 23 ans faisait des courses. Elle qui travaille en milieu hospitalier a remarqué que la découpe avait "chirurgicale". Dans une note du 30 juin, le Service central du renseignement territorial (SCRT) évoque, dans plusieurs dossiers, l’utilisation d’un tord-nez, un instrument qui sert à immobiliser un cheval. Le ou les auteurs sont-ils originaires du monde équestre ? À ce jour, "toutes les pistes sont envisagées", entend-on dans l’ensemble des enquêtes en cours, ouvertes la plupart du temps pour "actes de cruauté envers un animal".
Sans résultat concret jusqu’à présent. Sauf peut-être depuis jeudi. Le président d’un refuge pour animaux dans l’Yonne a en effet pu voir deux hommes agresser deux poneys, Lui-même a été blessé au bras avec une serpette en tentant d’intervenir. Il assure avoir vu son agresseur à 100 %. Décrivant la volonté de tuer de ses agresseurs, l’éleveur a révélé que deux poneys et un cheval ont été lézardés de coups de couteau et de serpette. Un des chevaux a été lézardé de plus de 50 cm sur 10 cm d’épaisseur.
À partir de ses renseignements, la gendarmerie de l’Yonne a pu diffuser un portrait-robot. Reste à savoir si cette piste pourra permettre de percer le mystère des chevaux mutilés.
Denormandie sonne la mobilisation générale
Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a promis "la mobilisation de tous les services pour que justice passe", lors d’un déplacement hier dans un centre équestre de Saône-et-Loire touché par l’une des attaques de chevaux qui se multiplient en France.
"Est-ce que ce sont des barbares, des personnes indignes?" s’est interrogé le ministre, évoquant "énormément d’enquêtes dans les départements" de France. "Je donne mon engagement à tout faire", a-t-il promis.
August 29, 2020 at 10:11AM
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Mutilations et mises à mort : qui s’attaque sauvagement aux chevaux ? - LaDepeche.fr
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